Mourir puis revivre dans l’Égypte antique
MOURIR PUIS REVIVRE DANS L’ÉGYPTE ANTIQUE :
DISLOCATION ET RECONSTITUTION DES ÉLÉMENTS COMPOSANT LA PERSONNE
Par Christine CARDIN, égyptologue
Conférence du 14 mars 2020 – 15h
Archives départementales – 2, rue Auguste-Prudhomme – GRENOBLE –
Pour les anciens Égyptiens, la mort était suivie de la dissociation des éléments composant l’être humain. La survie du défunt dans l’au-delà dépendait donc de leur rapide réappropriation au cours d’une quête semée d’embûches et de dangereuses rencontres.
Grâce aux liturgies récitées par les prêtres-lecteurs et aux textes magico-religieux emportés dans la tombe comme viatiques, le mort pouvait s’engager sur les chemins du Domaine d’Osiris, muni d’efficaces moyens de défense contre les déités malveillantes et doté d’excellentes formules magiques pour recouvrer son identité.
En cas d’échec, il était voué à l’errance ou à la seconde mort définitive.
Au terme de ce voyage, cet être nouveau, pourvu parfaitement de toutes ses indispensables composantes, pouvait enfin se présenter dans la Salle des Deux-Maât afin d’y être jugé.
Agréé comme justifié, il bénéficiait alors des largesses d’Osiris et accédait au statut d’akh. Devenu lui-même un dieu, il menait une existence conforme à ses désirs, accomplissant pour l’éternité sa triple destinée : dans la Douat, dans le ciel et sur terre.
Bien que les Égyptiens n’aient pas donné de définitions de ces composantes (en l’état actuel de nos connaissances), ils y ont fait de très nombreuses allusions dans leurs textes et leur iconographie funéraires.
En s’appuyant sur ces témoignages, il est possible de s’en approcher, à défaut de les comprendre totalement.