Alain Franco, Président de l’UIAD depuis 6 ans, a reçu la médaille d’Officier de l’Ordre National du Mérite
Alain Franco, Président de l’UIAD depuis 6 ans, a reçu la médaille d’Officier de l’Ordre National du Mérite
remise par Olivier Véran, ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement.
Vendredi 24 novembre – UIAD – Hôtel de Belmont – Forum du 1er étage.
Pour Alain Franco, cette distinction revient à l’ensemble de l’UIAD et de ses bénévoles, suite de la campagne de vaccination Covid 19 éphémère de 2021. Le préfet de l’Isère avait beaucoup apprécié l’initiative et suggéré cette mise à l’honneur via la députée Camille Galliard-Minier qui nous avait rendu visite au « Centre de Vaccination » de l’UIAD.
Extraits du discours du Ministre
Cher Alain,
Vous avez très tôt eu le goût de la pluridisciplinarité.
Vous aviez, parallèlement à vos études de médecine, suivi un cursus à l’IEP de Grenoble […] qui vous avait conduit à travailler sur la question du vieillissement. Lorsque vous devenez gériatre, […] vous découvrez une spécialité profondément empreinte de questions éthiques, porteuse d’une véritable dimension humaniste. À rebours de certaines idées reçues, vous voyez aussitôt tout ce que la vieillesse a de beau, de noble et de précieux.
Cette transdisciplinarité, vous continuez à l’incarner et à la défendre de manière concrète, en ouvrant le Laboratoire Interuniversitaire de Gérontologie de Grenoble, le LI2G.
Entre 2009 et 2013, en tant que Secrétaire Général et Vice-Président de l’Association Internationale de Gérontologie et Gériatrie, vous poursuivez votre fonction de délégué international économique et social pour les droits humains des aînés à l’ONU.
Votre engagement s’est traduit notamment par la création du Centre national de référence santé à domicile et autonomie, CNR-Santé, renommé en 2014 France Silveréco. C’est à ce titre que vous êtes chargé d’animer en 2010 une mission, à la demande du Secrétariat d’État aux Aînés, et que vous signez le rapport « Vivre chez soi ».
De 2010 à 2014, vous enseignez au CHU de Nice et à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, au sein de laquelle vous créez l’École de Gérontologie de Nice.
Vous faites partie de ceux qui, les premiers, ont pris toute la mesure de l’importance des « droits des vieux ». Vous avez contribué à repenser la manière dont nous intégrons nos aînés à la société. […] notamment le droit au soin et à la santé, mais aussi le droit à être traité dignement, le droit au travail ou le droit à la considération.
Vous vous apprêtez à achever votre deuxième mandat en tant que président de l’Université Inter-Âges du Dauphiné. Cette communauté apprenante et engagée, qui compte plus de 6000 adultes pour une moyenne d’âge de 68 ans, est unique en son genre. Elle mélange des personnes de tout âge et met en œuvre de manière très effective la promesse intergénérationnelle dont on parle tant aujourd’hui. Les valeurs de l’UIAD traduisent bien l’énergie qui vous anime depuis toujours : la solidarité, le respect, l’attention à l’autre.
La devise de l’UIAD, elle aussi, pourrait parfaitement résumer votre carrière et vos engagements : le plaisir d’apprendre. Le plaisir d’apprendre pour soi-même, bien sûr, mais aussi le plaisir d’apprendre aux autres, c’est-à-dire d’enseigner et de transmettre.
Extraits du discours d’Alain Franco.
Un insigne remis par le ministre !
Vous avez bien voulu m’en donner les raisons.
À titre personnel, elles m’honorent. Elles honorent ma famille. Elles honorent ceux qui m’entourent dans mes engagements et mes actions.
Mon histoire avec la gérontologie est peu banale. Je m’étais engagé à Sciences Po Grenoble […] tout en poursuivant mes études de médecine. Pour mon diplôme en 1970, je devais présenter un mémoire de fin d’études. Je le consacrais un peu par hasard à une innovation récente à Grenoble, les Clubs de Personnes âgées. Ce contact avec la vision sociale, politique, économique du vieillissement m’avait fait découvrir ce nouveau domaine du savoir, la Gérontologie, qui se développait ainsi en Europe à partir de Grenoble.
Je ne connaissais pas la médecine gériatrique. Je l’ai apprise sur le terrain. La gériatrie est une très belle spécialité, nouvelle, moderne, humaine, pas riche financièrement, mais très utile. Sa valeur repose sur l’intégration de la gérontologie sociale dans le savoir du médecin gériatre. Ma formation gérontologique à Sciences Po me fut bien utile.
J’intégrais l’UIAD en 2016 en tant qu’enseignant d’éthique relationnelle. Du fait de changements dans la gouvernance je devins rapidement administrateur, puis président fin 2017.
À l’UIAD, quant on commence, on continue le plaisir d’apprendre et partager. Ce sera le cas dans quelques jours à la fin de mon second et dernier mandat de président.
Je me souviendrai toujours de cette crise dévastatrice de la Covid19.
Le navire UIAD a perdu une partie de ses passagers, mais il a traversé la tempête grâce à une gouvernance soudée, […] une équipe administrative au travail sans relâche, […] au dévouement sans faille des bénévoles, au soutien et à l’adaptation de tous ses enseignants, notamment aux outils de survie qu’ont été zoom et le numérique, à l’aide financière du Département, au soutien locatif de la ville de Grenoble, et aux dons des adhérents.
Actuellement, avec ses quatre sites territoriaux, ses 5500 étudiants, ses 450 programmes de cours, ses 250 enseignants majoritairement bénévoles, ses sept Labs, ses activités culturelles, l’UIAD autofinancée et gouvernée par ses étudiants est totalement absente des plans gérontologiques et sanitaires territoriaux et nationaux de prévention,
Illustrant parfaitement l’exercice du droit universel des personnes à la formation tout au long de la vie, les universités populaires représentent également une puissante ressource de l’écosystème territorial du Bien Vieillir, pivot de la prévention gérontologique du futur.
Alors, Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, Chers et Chères amis, que peut-on faire à 79 ans, les épaules chargées de la responsabilité citoyenne que confère l’Ordre National du Mérite et son grade d’officier ?
Je crois qu’on peut encore … servir.