Du trait d’esprit au trait de plume …
Article de Jean-Jacques Pellegrin, cours d’espagnol de Ligia Martins
J’avais eu l’occasion, dans une précédente chronique parue dans le blog de l’UIAD, de parler des « greguerías », ce genre littéraire inventé par l’écrivain espagnol « Ramón Gomez de La Serna » qui définissait ces brefs traits d’esprit comme étant « une métaphore plus l’humour ».
En voici d’autres :
Du trait d’esprit au trait de plume (5)
– Alaska. A la fin du meeting, le candidat à l’élection en serra cinq à chacun, sauf au grizzli.
– En soi, il ne craignait pas la mort. Mais la durée de celle-ci l’angoissait terriblement.
– Les Chroniques lapones sont une suite de faits d’hiver.
– Les omnibus filent à faible allure quand les TGV mènent grand train.
– Etablissement du don du sang : « Entrée formellement interdite aux vampires ».
– Après trois rounds, le combat de boxe se ternina par un K.O. Poing final.
– Colomb était vraiment à l’ouest. Jusqu’à sa mort il pensa avoir découvert les Indes.
– Hasard du calendrier. Cette année-là en Hongrie, le début du Ramadan tombait le même jour que l’ouverture de la Diète.
– Parité ? Jadis, les procès en sorcellerie ne visaient que les femmes.
– Les rouets ne permettent pas de filer la métaphore.
– Il est plus facile de passer par un trou de souris que par le chas d’une aiguille.
– Un horoscope perturbé où le taureau a encorné le lion que le scorpion venait de piquer.
– Rendre l’âme. C’est bien beau, mais à qui ?
– Chute de Grenade en 1492. L’émir vaincu Boabdil, ou le Maure de fin.
– « Passe ton Bach d’abord » : l’objectif de tous au conservatoire.
– Cet élu était d’une bêtise si crasse qu’il était vain de vouloir la récurer.
– Pour pratiquer son art, le bourreau des coeurs use toujours de la corde affective.
– Les grêlons sont les fossoyeurs du vignoble.
– Réduire sa dette en vendant son âme à prix d’or.
– La tonsure est comme une hostie posée sur le crâne des ecclésiastiques.
– L’armée est la Grande Muette. Pas si sûr tant l’artillerie sait donner de la voix.
– Que les espagnols sont contrariants ! Ils disent la « sel et le « mer ».
– Les maîtres de chiens d’avalanche aboient leurs ordres.
– L’orage naît d’une furieuse empoignade entre nuages.
– Le chapelet est le voyage des doigts en 59 escales.
Jean-Jacques Pellegrin

