Genre et système juridique – conférence de la MSH

Comment les études de genre bouleversent elles la manière d’appréhender les grandes catégories juridiques ? Si les premiers mouvements féministes se sont traduits par le fait de revendiquer l’application aux femmes des droits reconnus aux hommes, la critique féministe du droit a un potentiel beaucoup plus subversif, touchant aux catégories mêmes de la matière (la division public/privé, la division des sexes) ou en bousculant la manière d’appréhender des questions (le consentement, les droits procréatifs). Les critiques féministes du droit permettent ainsi de montrer d’autres possibles tout en dévoilant la permanente incapacité du système juridique d’être vraiment universaliste, notamment en raison de l’importance de la bicatégorisation de sexe dans le système et de ses effets normatifs permanents. Nous le constaterons notamment en droit de la bioéthique.

Marie-Xavière Catto est maîtresse de conférences en droit public à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (ISJPS, CNRS UMR 8103). Son travail porte sur le droit des libertés, le droit constitutionnel, et la critique féministe du droit. Dans ce dernier champ, elle analyse plus spécifiquement la manière dont le droit produit et reproduit la bicatégorisation de sexe et son éventuel dépassement. Après une thèse consacrée à l’usage économique du corps humain en droit de la santé (Le principe d’indisponibilité du corps humain, limite de l’usage économique du corps, LGDJ, 2018), elle a codirigé plusieurs ouvrages sur les Procréations assistées et filiation (Mare&Martin, 2019), Les limites du marché (Mare&Martin, 2020) et La bicatégorisation de sexe (Mare&Martin, 2021).

En pratique