Le temps des cerises…

« Il faudra peut-être attendre le temps des cerises… »

Le Temps des cerises : voilà bien une chanson qui n’a cessé de courir les rues et de hanter nos mémoires depuis que Jean-Baptiste Clément l’écrivit en 1866. Elle a peut-être été fredonnée sur les barricades de la Commune, mais rien n’est moins sûr, ce qui est certain en revanche c’est qu’elle n’a pas manqué d’interprètes : Yves Montand, Joan Baez, Nana Mouskouri, Mouloudji, et même une Japonaise : Tokiko Kato … pour n’en citer que quelques-uns ou unes à retrouver sur Youtube :

Si l’on en croit la chanson le temps des cerises serait celui des chagrins d’amour. Peut-être ! Mais les gourmands le savent bien, c’est aussi celui des clafoutis, des cerises à l’anglaise, des cerises au vinaigre parfaites pour accompagner un magret, du guignolet avec ou sans kirsch… Et comme un souvenir lointain, mais savoureux, la recette du cherry-pie !

 

Recette “Cherry-pie

 

 

 

 

 

Alors que faire en attendant d’aller cueillir un plein panier de cerises ?

La réponse est facile : revoir le film qui a obtenu la Palme d’Or à Cannes en 1997 : Le Goût de la cerise d’Abbas Kiarostami. Au volant de sa voiture, un homme parcourt les paysages superbes et désertiques des environs de Téhéran ; il a décidé de mourir, mais il lui faut auparavant trouver quelqu’un qui acceptera de vérifier s’il est bien mort. Car il a, en dépit de tout, la vie chevillée au corps. Non, le film n’est pas morbide , malgré son sujet; il est juste étrange, envoûtant et, comme tous les films de Kiarostami, très lent.

Ce qui permet au spectateur occidental, pressé par définition, de découvrir peu à peu une autre dimension du temps.

Comme dans cet autre film du cinéaste iranien, Au travers des oliviers, dont la séquence finale m’a paru d’abord interminable,avant que peu à peu je me laisse absorber par l’image jusqu’à oublier le temps.

Oublier le temps, comme au Japon, devant les cerisiers en fleurs. Mais se souvenir de ses amis, même lointains, grâce au très court poème de Masaoka Shiki, maître du haïku.

 

 

Hervé Collet Cheng Wing Fun, 365 Haïkus Instants d’éternité, Albin Michel, 2019

 

 

 

Et puis se souvenir, qu’entre le temps des fleurs et celui des fruits, il y aura LE MOIS DE MAI, LE JOLI MOIS DE MAI.

Nicole Dupré

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2 réponses

  1. Mh R dit :

    Merci pour ces notes d’optimisme

  2. Catherine Blanchard dit :

    Histoire de cerises : 20 avril 2020 :
    Ce matin j’ai fait réparer ma roue de voiture qui avait eu la bonne idée de crever, au tout début du déconfinement.
    Chez moi, comme ça. Sous le cerisier pas encore en fleurs. Pourquoi, comment, quand, va savoir ?
    Bref, disciplinée, elle s’était mise à l’arrêt, d’un bloc, sans prévenir. Essouflée, privée d’air. Plus de souffle, symptôme bien connu…
    Entre temps le cerisier a fleuri, superbe.
    Aujourd’hui, recouverte de pétales de cerisiers fanés, la voilà requinquée, gonflée à bloc, prête à repartir pour de futures escapades, vers la ville, vers la montagne, vers les amis. Les vrais gens et non leurs voix ou leurs images déformées par le net, les vrais lieux…
    Seulement, il va falloir qu’elle attende encore un peu la voiture … et moi avec.
    Déjà de petites cerises vertes apparaissent, promesses de fruits mûrs.
    En attendant, elle piaffe à l’orange, guettant impatiemment que le feu passe au vert, même si elle a fort envie de brûler le rouge !
    D’ici-là les cerises auront muri.
    A très bientôt ! Peut-être…
    CB

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