L’illusion est la grande question de la philosophie

 Par Thierry Ménissier et Marc Tilly (enseignants philosophie UIAD) 

Jean-Jacques Wunenburger, professeur émérite de philosophie à l’université de Lyon3, commence sa réflexion sur l’illusion par le célèbre texte de Platon sur l’allégorie de la caverne, qui montre que notre condition anthropologique nous rend incapable d’accéder directement à la vérité, que nous ne pouvons percevoir que des images apparentes et fallacieuses.

Si l’illusion est une représentation qui falsifie la réalité sensible ou intellectuelle, on peut en distinguer deux sortes : celles qui peuvent être rectifiées volontairement et rationnellement (les illusions optiques, comme voir le soleil changer de taille dans la journée), celles qui dépendant de nos désirs nous font prendre leur contenu fictif pour une réalité, ou un objectif réalisable (Je suis absolument libre).

Nous apprenons à nous méfier de certaines illusions par méfiance, mais pouvons-nous espérer nous émanciper de toutes, pour posséder avec certitude la vérité ? Peut être faut-il en revenir à la seule parade réaliste : faire comme l’enfant qui en jouant croit que son bâton est un cheval mais en même temps sait que ce n’est qu’un bâton.

Mais l’illusion finit par procurer du plaisir tant qu’elle ne sombre pas dans l’hallucination. Scepticisme, humour et ironie deviennent autant d’attitudes mitigées qui nous permettent de ménager certaines de nos illusions, dont nous sommes néanmoins le jouet.

Photo de Jean-Jacques Wunenburger avec Thierry Ménissier lors du Forum philosophique UIAD 2025 (photo UIAD/service communication)

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