Prix littéraire 2022 : le Parfum des cendres de Marie Mangez

Le livre primé cette année par le jury du Prix littéraire UIAD n’a rien de banal et peut sans doute surprendre. Mais s’ils ont été 13 à le choisir parmi les 7 romans proposés, il y a certainement une raison. Alors, à votre tour, procurez vous Le Parfum des cendres de Marie Mangez, et savourez ce moment de lecture.

 

Il faut lire le premier paragraphe et le deuxième, étonnants de délicatesse pour s’embarquer sans plus d’appréhension dans ce premier roman qui s’intéresse à un jeune homme, Sylvain, thanatopracteur de profession. Une profession qui une fois énoncée, fait forcément lever un sourcil.

Pour son premier roman, Marie Mangez n’a apparemment pas froid aux yeux car à côté de Sylvain, du genre taiseux et renfrogné, elle place pour l’observer une jeune sociologue, qui est tout son contraire, exubérante et passionnée. Eros, la pulsion de vie n’est jamais loin de Thanatos, mais il faut toute l’obstination d’Alice, venue l’observer pour documenter sa thèse, pour casser la carapace de Sylvain et découvrir pourquoi le jeune homme s’est retiré du monde des vivants. Il y a de la tragédie dans l’air, mais, aussi incongru que cela paraisse, il y a aussi beaucoup de sensualité car le monde de Sylvain c’est celui des parfums et celui d’Alice, celui de la musique. Et dans ce livre, les émotions ne viennent jamais qu’après les sensations.

Doctorante en anthropologie, Marie Mangez entre en littérature avec un drôle de petit roman qui rappelle aussi bien le Parfum de Süskind pour la description des senteurs, que le premier roman d’Amélie Nothomb pour sa tonalité. Le Parfum des cendres est, à n’en pas douter, un livre qui sort de l’ordinaire et Marie Mangez un écrivain à suivre.

Nicole Dupré

 

 

 

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.