Voyage au Japon avec les élèves de Wakiko Tsuboi
Reportage écrit par les élèves du cours de japonais, Aline et Marie-Christine
Découverte du Japon, du 18 octobre au 3 novembre 2024
Vous pouvez également retrouver ce compte-rendu en PDF ici
Voyage inoubliable accompagné par Wakiko TSUBOI, notre dynamique enseignante de japonais à l’UIAD.
Le circuit a permis une découverte de sites majeurs du centre et du sud de HONSHŪ, l’île principale de l’archipel (1300 km sur 240 km dans sa plus grande largeur) et un accueil par des familles japonaises du village natal de Wakiko san, dans les Alpes japonaises ( région de GIFU).
Le Japon est fascinant par les contrastes rencontrés tant sur le plan culturel que dans le quotidien; chaque étape nous a raconté un chapitre différent de la culture japonaise.
D’Ōsaka à Tokyo, tous les modes de transport en commun ont été expérimentés et ont conforté la réputation d’efficacité et de ponctualité du Japon.
Nous avons admiré des paysages urbains impressionnants depuis les observatoires de gratte-ciel (l’Umeda Sky building à ŌSAKA, le Tokyo Metropolitan building). Nous nous sommes imprégnés de l’ambiance des quartiers historiques, toujours très populaires, typiques et insolites d’Ōsaka (Shinsekai, Dotonbori), royaumes des enseignes géantes et lumineuses, de la gastronomie locale et à l’animation trépidante.
Nous avons été surpris par ceux encore « plus branchés » et excentriques de la mégapole Tokyoïte (Shibuya, Harajuku ) où l’on croise dans la foule de surprenantes jeunes « cosplayers » (imitation de personnages de mangas ou d’animés japonais).
Akihabara à Tokyo |
Shinjyuku à Tokyo |
Contraste avec cette petite rue de Tokyo |
Au delà des néons et gratte-ciel, il faut découvrir l’authenticité du marché de Tsukiji (marché de poissons), se perdre dans les ruelles du quartier historique de Tokyo où des artisans présentent leur travail sur le bois, la vannerie…. sans oublier le marché aux tissus…
Mais la capitale a d’autres visages que nous avons découverts dans le quartier luxueux de Ginza et son avenue Omotesando (les Champs Elysées de Tokyo), celui plus traditionnel d’Asakusa et de son célèbre sanctuaire Senso-Ji, le quartier de l’électronique et de la culture manga à Akihabara, le populaire et culturel quartier Ueno, son parc, son Musée National dont nous avons admiré les œuvres d’art japonais …
Les magnifiques parcs et jardins à l’esthétique purement japonaise (le Korakuen à Okayama, le Hama-Rikyu à Tokyo), entretenus depuis plus de 300 ans, nous ont transporté dans le Japon de l’époque EDO, une visite paisible suspendue dans le temps…
Korakuen, le jardin japonais à Okayama |
Château de Himeji |
Au château de Himeji avec Kamiya san et Wakiko
|
Un autre trésor national nous a émerveillé à HIMEJI, la spectaculaire forteresse du Shirasagi-jo appelée le château du Héron Blanc. Château représentatif du Japon médiéval, avec ses murs blancs, il a la forme d’un héron qui déploie ses ailes d’où son nom : il est un des rares à avoir conservé son donjon en bois authentique et est présent dans nombre de films, documentaires sur le pays.
Le cèdre est un bois de prédilection dans la construction des châteaux et temples japonais. Il dégage une odeur caractéristique boisée et relaxante qui intéresse aussi le monde de la parfumerie.
Un des piliers de soutien de la structure du château est issu de la forêt de Tsukechi (village natal de notre enseignante Wakiko), forêt reconnue pour la qualité exceptionnelle de ses bois de cèdre.
Toute autre émotion, intense et bouleversante, que celle de la visite du mémorial de la paix de la ville martyre d’Hiroshima.
Le bombardement atomique du 6 août 1945 a intégralement détruit le centre ville, tuant instantanément 75000 de ses habitants. Le bilan humain fut cependant beaucoup plus lourd (au-delà de 250000 victimes) et les pathologies consécutives à ce bombardement l’alourdissent encore jusqu’à nos jours .
Le dôme de Genbaku (ou dôme de la bombe atomique), bâtiment emblématique de la ville construit en 1915 pour l’Exposition Universelle, et situé à 160 mètres de l’épicentre, est le seul à ne pas s’être effondré. Conservé volontairement tel quel depuis et inscrit au patrimoine mondial de l’ Unesco (1996) il est devenu le Mémorial de la Paix d’Hiroshima.
En 2025,la ville commémorera les 80 ans de ce bombardement tandis que la ville d’Ōsaka accueillera l’Exposition universelle 2025. Ville martyre et résiliente, tournée vers l’avenir, elle est devenue le symbole de la Paix sur le plan international.
Les 1000 grues pour la paix |
Genbaku Dôme à Hiroshima |
Miyajima, île sacrée |
La grue, en origami, est un autre symbole de paix qui fait écho à l’histoire de Sadako Sasaki, petite fille décédée à 12 ans des suites d’une leucémie. Une sculpture lui est dédiée ainsi qu’à tous les enfants victimes du bombardement.
La découverte du Japon passe aussi par une approche de sa spiritualité. De nombreuses traditions issues du shintoïsme et du bouddhisme sont ancrées dans les mœurs japonaises. Ces 2 religions, qui cohabitent depuis des siècles, ont laissé des milliers de temples et de sanctuaires à travers le pays. Nous en avons visité plusieurs dont la plupart inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO :
Les sanctuaires d’ Itsukushima, construit sur pilotis, avec son immense Torii flottant (portail sacré) sur l’île de Miyajima, celui de Fushimi -Inari avec ses milliers de Torii en tunnel à Kyoto, celui dédié à l’empereur Meiji, le Meiji-Jingū, à Tokyo, les milliers de lanternes du Kasuga-Taisha à NARA sans oublier les daims, animaux sacrés protégés et déambulant dans le parc, le kitano tenman-gū de Kyoto et sa brocante mensuelle.
Fushimi Inari à Kyoto |
Kiyomizu-dera à Kyoto |
Kinkakuji à Kyoto |
Les temples du Shitenno-ji d’Ōsaka, du Daisho-In et ses centaines de statues bouddhiques à Miyajima,le Todai-Ji, son imposante structure en bois et son Grand Bouddha à Nara, le Byodo-In (temple du phoenix) à Uji, capitale du thé, l’énigmatique jardin zen du Ryoan-ji de Kyoto, le spectaculaire Kinkaku-ji (pavillon d’or) dans son écrin naturel à Kyoto, le renommé Senso-ji d’Asakusa à Tokyo, le Kōtodu avec son Grand Bouddha et le fleuri Hase-Dera à Kamakura.
Notre périple nous a aussi porté jusqu’à HAKONE, station thermale d’altitude, réputée pour ses sources d’eaux chaudes (onsen) proche du lac Ashi dans lequel se reflète le Fujisan. Cette station située sur l’ancienne route du Tokaido, établie à l’époque Edo (cette célèbre route reliait Kyoto à la capitale shogunale Edo devenue Tokyo), nous a permis de tester le pouvoir relaxant des bains à la japonaise qui obéit à un rituel très précis : purification totale du corps avant immersion dans un bain chaud ; ce bain peut être suivi d’une immersion dans un bassin d’eau froide.
Si plusieurs d’entre nous ont tenté l’immersion dans la tradition japonaise du bain chaud au pouvoir relaxant, aucun n’a réussi à voir le majestueux volcan à travers les nuages trop présents ce jour-là ! L’intéressante visite du Sekisho -ancien poste de contrôle- sur l’ancienne route du Tokaido, n’a pas totalement calmé notre frustration d’avoir manqué ce patrimoine national !
Ryoanji à Kyoto |
Lac Ashi |
Mais le patrimoine culturel japonais est aussi riche de nombreux musées dont le plus ancien est le Musée National de Tokyo dont nous avons admiré les œuvres de la galerie d’Art Japonais. Les musées Hokusai (Tokyo) et Hiroshige (Ena) nous ont permis d’avoir une approche des 2 grands maîtres de l’Ukiyo-e (mouvement artistique de l’époque Edo).
Exceptionnelles aussi étaient les visites du Benesse-House et du musée Chichu sur l’île de NAOSHIMA, reconvertie depuis les années 80 en île-musée d’Art Contemporain dans le cadre magique de la mer intérieure de SETO avec des œuvres d’artistes mondialement connus, comme la citrouille de Yayoi Kusuma !
Musée national à Tokyo Ueno |
Citrouille de Yayoi Kusama à Naoshima |
La cuisine japonaise |
Le Japon se découvre aussi par sa savoureuse gastronomie que nous avons appréciée chaque jour sous des formes variées: Kaiseki, tempuras, rāmen, okonomiyaki, bento et tant d’autres, dans des restaurants typiques et des ryokans (auberges traditionnelles).
Enfin, le point fort de ce voyage restera sans nul doute la rencontre des japonais de Nakatsugawa et de Tsukechi, le village natal de Wakikosan. La cérémonie d’accueil officielle par le Maire de Nagatsugawa avec des habitants surpris par notre prestation (interprétation de la populaire chanson « aux champs Elysées « mais en japonais !) restera dans les annales de la presse locale japonaise ! Mais la nomination de Wakiko Tsuboi en qualité d’ambassadrice du tourisme méritait cet accueil.
L’accueil très chaleureux des familles qui ont ouvert leurs portes pour nous héberger, le partage d’activités en commun (repas, visite du site historique de Magome, du musée de l’artiste Kumagai) et pour certains, l’occasion d’expérimenter la pratique de la langue, ou d’autres expériences culturelles ou traditionnelles, ont été une expérience humaine inoubliable.
Un séjour au Japon riche et intense qui donne l’envie irrépressible d’y revenir !!
Merci à Wakikosan
Arigato gozaimasu
Petit déjeuner au Café « And C » |
Wakiko avec le monsieur le maire de Nakatsugawa, Oguri san |