Compte rendu “Lab Fukushima”
Un Lab de l’UIAD a créé un « dialogue »
Le Lab Territoires, qui rassemble géographes et assimilés, intervenants et apprenants, a monté une première action, qu’il dénomme en transcrivant un mot grec désignant le débat, διάλογος.
Suivant l’actualité, il a traité, ce jeudi 5 octobre 23, le déversement dans l’océan des eaux usées de Fukushima, une centrale nucléaire située sur la côte nord-est du Japon, endommagée en 2011 par un tsunami, une grande vague créée par un séisme sous-marin. Les eaux servant à refroidir les réacteurs s’accumulent et s’accroissent, stockées dans des réservoirs depuis plus de dix ans.
Les eaux sont filtrées, diluées, rejetées par un tunnel d’un kilomètre et emportées par les courants marins. Le gestionnaire de la centrale, TEPCO, et le gouvernement du Japon affirment qu’elles ne représentent plus de danger. Il reste toutefois du tritium (H3), isotope radioactif de l’hydrogène, en teneur infime, et du carbone 14.
L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique a estimé que les rejets sont « conformes » aux normes de sécurité, mais le déversement est contesté par des pêcheurs, des associations écologistes, des laboratoires scientifiques, des organisations internationales. Et il ravive le grand affrontement entre la Chine, les États-Unis et leurs alliés respectifs.
La séance a esquissé un format, à perfectionner. Après une phase d’information (historique, contextes), un citoyen averti s’est demandé si le tritium de Fukushima n’est pas une « tempête dans un verre d’eau (lourde) ». Tout en se disant non spécialiste, il a montré, avec des rappels de physique nucléaire, un pistage du tritium, des chiffres, comment « un non-sujet technique se transforme en affaire planétaire ». Il a conclu sur le constat que, « dans certains cas, les aspects scientifiques comptent peu dans la construction des polémiques ».
Lors d’un troisième temps, une trentaine de participants ont argumenté suivant leur appréciation. La qualité d’écoute est la base du débat. Chacun a respecté l’autre et des opposants au déversement ont apprécié « ce format permettant l’enrichissement mutuel ».
Une première, à renouveler, pour le Lab Territoires.
CR envoyé par Ph. Buchy