PRIX LITTÉRAIRE UIAD 2021

 Le 19 Mai 2021, après délibération, les membres du jury ont attribué le prix littéraire UIAD 2021 à Eduardo Fernando Varela, pour son roman PATAGONIE ROUTE 2003.

 

« Il n’y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse, la Patagonie, et un voyage dans les mers du Sud
Je suis en route
J’ai toujours été en route »

 Voilà ce qu’écrivait Cendrars en 1913 dans La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, un poème qui sonne comme un cri de ralliement pour les bourlingueurs de son acabit comme pour les simples voyageurs.  A défaut de prendre la route, combien de lecteurs ont depuis rêvé de ces grands espaces vides, de ces territoires immenses et de ces routes vers l’infini, Le livre d’Eduardo Fernando Varela arrive à point pour satisfaire cette envie de voyage, d’autant plus frénétique que la pandémie nous retient dans les confins étroits de notre domicile.

« Avec Parker, le camionneur fantasque j’ai sillonné les routes de Patagonie, jusqu’à perdre toute notion de lieu et de temps. J’ai oublié les marchandises que je transportais, les délais, les promesses, à la poursuite de Mayten, la caissière de la fête foraine. Car même sur ces routes sans fin on fait d’étonnantes rencontres : un journaliste à la recherche des sous-marins nazis, des jumeaux évangéliques certains d’avoir trouvé la lumière, des gitans, un mari jaloux, des camionneurs en colère… J’ai roulé pendant des jours, des nuits sans jamais savoir ce que serait le lendemain, sans même savoir si j’arriverais un jour quelque part. 

Et pendant que je roulais, pendant que je lisais, j’ai oublié la pandémie, la crise économique, les menaces sur la planète. J’ai vécu une histoire d’amour, une histoire de couple qui peine à se former parce que les aspirations de l’un ne sont pas celles de l’autre. L’’ordinaire de la relation à deux… mais dans un contexte qui lui n’a rien d’ordinaire. 

Patagonie route 203 est un roman qui a du souffle, celui de la liberté, celui d’inventer sa vie à chaque instant. »                                                                      

C’est donc le roman de l’écrivain argentin EDUARDO FERNANDO VARELA, PATAGONIE ROUTE 203 qui a emporté le 7e prix littéraire de l’UIAD.

 

Mais il y avait 8 autres romans à lire, tous appréciés par les participants comme en témoignent ces commentaires rédigés « à chaud » et présentés sans ordre de préférence ni de préséance. Avec tout au plus l’indication de la nationalité de l’auteur.

  

LA RÉPUBLIQUE DU BONHEUR d’Ogawa Ito. (Japonaise)

Ce livre devrait être prescrit sur ordonnance par ces temps de sinistrose ambiante et je partage sur ce point la remarque de Fabien Bernier de la librairie Decitre à savoir que ce livre fait du bien !

Ce roman japonais contemporain est une ode à la vie avec un grand V mais aussi à l’écriture : « …L’écriture n’est pas qu’une question superficielle de beauté ou de laideur, ce qui compte, c’est le cœur qu’on y met. De la même façon que le sang coule dans les veines, si l’écriture exprime sincèrement nos intentions, le destinataire le sent… ».

Le lecteur entre dans le roman par une carte qui le guide tout au long de sa lecture, c’est le plan de la ville de Kamakura. Des calligraphies ponctuent l’ouvrage. En toile de fond le Japon, la culture, les temples, la religion, la cuisine, les traditions ancestrales…

​Le déroulement simple de l’écriture, sans fioriture, en fait toute l’originalité, laquelle est illustrée par des recettes de cuisine en guise de titre de chapitre (boulettes à l’armoise, miso de pétasite…).

Le narrateur utilise les images à foison, véritable voyage poétique, pour illustrer l’amour maternel que porte Hatoko à sa belle-fille Aruna, il écrit : « …Si j’avais pu, j’aurais voulu plonger une paille dans son corps pour aspirer toute sa douleur et sa souffrance …”.

Magnifique, bouleversant comme la simplicité de l’amour vrai. A lire, relire et faire lire sans modération.

Brigitte Jacquet

 

Hatoko a compris que le bonheur se construit peu à peu, qu’il faut faire preuve de patience autant que de courage.

Avec une empathie rare, elle met en mots la vie de ceux qui font appel à ses talents d’écrivain public et de calligraphe. Dans le même temps elle construit avec délicatesse une famille tendrement recomposée.

Il y a plusieurs histoires dans ce roman qui renferme beaucoup de tout ce qui fait une vie, LA vie.

Le livre d’Ito Ogawa ne nous emmène pas seulement au Japon, il nous invite à réfléchir à ce qui compte et il nous fait du bien.

Marie-France Briguet

 

DONBASS de Benoît Vitkine – (Français)

« Le Maïdan avait été un cri de colère contre la corruption, l’injustice… Les habitants du Donbass partageaient ce cri, mais ils n’avaient que faire du cri nationaliste et chauvin qui l’accompagnait. La menace d’en

lever au Russe son statut de langue officielle n’avait fait qu’accroître cette crispation. Seulement, personne n’était prêt à écouter…… 

Plus qu’un roman, un documentaire, plus qu’un documentaire un témoignage d’une situation terrible où l’on ne sait comment une issue favorable pourra être trouvée. Une situation qui fait trop peu écho dans les journaux, qu’ils soient écrits ou télévisés.  Il est de ces récits qui marquent durablement les esprits, plus que quelques mots entendus sur les ondes et c’est durablement que les pensées se joindront aux souvenirs de cette lecture captivante et essentielle à la connaissance du monde d’à côté.

Voilà donc mes quelques lignes et merci pour cette séance de délibération.

                                                                                                                      Marc Guzman

 

 PARCE QUE LES FLEURS SONT BLANCHES de Gerbrand Bakke (Hollandais)

  Dès les premières lignes, j’ai été happée par l’écriture sobre et épurée, chaque mot étant choisi, chaque phrase concise.

Les personnages sont attachants, leur vécu, leurs pensées, les liens entre eux sont évoquées avec sensibilité, au travers de leur vie quotidienne.

Les thèmes de l’absence, de la perte, sont traités avec retenue, sans démonstration, mêlant à la fois, gravité et légèreté, nous laissant, une fois le livre refermé, un sentiment d’apaisement et de gratitude envers l’auteur, donnant envie de découvrir davantage son œuvre.

 

Grand merci pour cette expérience très intéressante, les échanges lors de la réunion, l’écoute et le respect de chacun ont permis de construire et faire évoluer la délibération.

Au plaisir de nous retrouver en septembre pour le pot de l’amitié et une rencontre éventuelle avec l’auteur du livre plébiscité.

                                                                                                                                                                                                                                                                  Françoise Giraud

 

 La suite dans un prochain billet ….

 

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1 réponse

  1. Dupre dit :

    https://www.pressreader.com/france/marianne-magazine/20210611/281590948505224

    Dans Marianne, une intéressante interview de Varela à propos de Pagatonie route 203

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