PRIX LITTÉRAIRE UIAD 2021

C’est bien le roman de l’écrivain argentin EDUARDO FERNANDO VARELA, PATAGONIE ROUTE 203 qui a emporté le 7e prix littéraire de l’UIAD.

 Mais il y avait 8 autres romans à lire, tous appréciés par les participants comme en témoignent ces commentaires rédigés « à chaud » et présentés sans ordre de préférence ni de préséance. Avec tout au plus l’indication de la nationalité de l’auteur.

 

TANT QU’IL Y AURA DES CEDRES de Pierre Jarawan (Germano-Libanais)

Samir a 8 ans. Né en Allemagne, fils de réfugiés libanais, il vit en famille harmonieusement avec les voisins, Hakim et sa fille Yasmine, quand son père Brahim qu’il admire tant, disparait mystérieusement après avoir revu une ancienne photo lors d’une soirée diapo. C’est le départ d’une longue narration, celle de la vie de Samir faite successivement d’épisodes noirs autour de cet abandon et d’épisodes solaires lorsqu’il retrouve un ami de son père au Liban ou sa voisine Yasmine. Ces hauts et ces bas se succèdent tout au long du livre, lui donnant une respiration puissante. Ce long roman, immergé dans la réalité de la guerre civile libanaise, livre un récit riche d’expériences et d’émotions.

Par ailleurs, je tenais à vous remercier, malgré les contraintes Covid, pour l’excellente organisation de ce jury et la délibération qui s’est bien passée. Je suis volontaire pour continuer l’année prochaine si c’est possible et éventuellement contribuer à la sélection de livres à présenter au futur jury 2022 ou 2023

Bernard Pouliquen

“Si quelqu’un croit avoir compris le Liban, c’est qu’on lui a mal expliqué”. Henry Laurens, historien.

 

Et si vous vous laissiez emporter dans cette recherche du père, Brahim, conteur oriental, disparu soudainement en ne laissant que quelques traces infimes ? La pugnacité de Samir, le fils-narrateur, va le mener d’Allemagne, le pays d’accueil de la famille, au Liban, terre fantasmée depuis l’enfance, dans une impérieuse nécessité de se construire pleinement adulte. « Tu respires mais tu ne vis pas » lui dit Yasmin, son amie d’enfance.

Un très beau premier roman, une quête initiatique aux traits d’enquête policière dans la dernière partie de l’ouvrage, avec des personnages attachants, jamais caricaturaux, comme Hakim, le complice du père, devenu substitut paternel. En filigrane ou en pleine lumière, le Liban, qui sans révéler toute sa complexité, vous apparaîtra dans sa dimension historique et sa problématique actuelle.

Jocelyn Hervé Singeot  

 

LE PETIT-FILS de Nicolas Butler (Américain)

 

Un récit très bien construit, une tension qui monte au fil des pages jusqu’à l’effroi. On partage les inquiétudes de Lyle, ses doutes qui deviennent une angoisse indicible. De beaux moments de respiration, de détente avec son ami Hoot, avec le verger, avec la chaleur de sa maison et l’amour de sa femme Peg. Hélas, un poison insidieux se distille lentement dans l’esprit de sa fille, contre lequel Lyle ne parvient pas à lutter car justement son apparence est trompeuse. C’est une excellente démonstration de l’emprise sectaire et de ses ravages, qui peut conduire jusqu’à la mort.

Toutes les réactions, les émotions, la psychologie des personnages sont décrites avec une grande justesse.

Lyle n’a pas pu déployer sa force, n’a pas trouvé les moyens de sortir son petit-fils de l’enfer car il ne pouvait pas percevoir ce qui se cachait derrière des sourires enjoliveurs et une ferveur religieuse intense. Même si son incompréhension, ses doutes deviennent méfiance, il reste passif et prudent car il s’agit pour lui de sauvegarder le lien très fragile avec sa fille. En tant que lecteur, on se sent impuissant, on aimerait supplier Lyle d’agir au plus vite. On sait que les parents sont désarmés tout comme Lyle face à ce genre de situation.

A la fin du livre, le combat acharné de Lyle pour sauver les pommiers du gel est celui qu’il gagne, mais cette victoire ne compense pas le combat perdu d’avance contre la secte.

« En se dirigeant lentement vers les portes, passant devant le kiosque – leur petit-fils avait disparu – Lyle et Peg eurent l’impression de sortir d’une séance de cinéma terriblement triste, un dimanche après-midi pluvieux. Mais il ne pleuvait pas. Dehors, le parking était tiède et lumineux, un soleil aveuglant se reflétait sur les dizaines de pare-brise. Lyle se surprit à prendre la main de Peg et ils rejoignirent ainsi leur voiture, comme des petits vieux traînant des pieds dans la foule d’un centre commercial ou d’un stade. L’avenir leur semblait plus trouble qu’il ne leur avait été trois heures auparavant. »

Béatrice Poirel                                                                                                                                                                                

 On récapitule : ARGENTINE, JAPON, DOMBASS, PAYS-BAS, LIBAN, AUTRICHE, ETATS-UNIS, FRANCE….. Il était en 2021 extrêmement difficile, voire impossible de voyager. Mais les jurés du prix littéraire, eux, n’ont cessé de voyager puisque la littérature ne connaît pas de frontières. Alors, qui est prêt pour l’édition du Prix littéraire 2022 ? Parce que le comité d’organisation du prix 2022 a déjà commencé son travail de pré-sélection. Et même si aucun titre n’a encore été définitivement retenu, il y a déjà de belles promesses de lecture….

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1 réponse

  1. Dominique BESSEDINE dit :

    Bonjour, je suis passée hier à l’UIAD pour récuperer le prix UIAD pour le lire pendant mes vacances. Pas trouve, très demandé.

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