Droit d’asile et souveraineté : la question des réfugiés en Europe au XVIIe siècles

La MSH-Alpes vous informe de la prochaine séance du séminaire interdisciplinaire “Société et Souveraineté” (4e éd.), coordonné par Thomas Boccon-Gibod (IPHIG), Martine Kaluszynski (PACTE) et Odile Tourneux (Triangle), organisé par la MSH-Alpes dans le cadre de son axe Langages & Politiques, l’IPhiG et PACTE.
Mardi 31 mai 2022 de 12h à 14h
 
Droit d’asile et souveraineté : la question des réfugiés en Europe au XVIIe siècles
avec Naïma Ghermani
Le XVIIe siècle peut être qualifié de « crise des réfugiés » de l’époque moderne : luthériens de Bohême, vaudois, catholiques anglais, judéo-ibériques, huguenots dès le milieu du XVIe siècle et surtout après la révocation de l’édit de Nantes (1685), qui jette plus de 150 000 protestants hors de France, constituent les groupes d’exilés les mieux identifiés. Cette crise, qui frappe les esprits, ouvre une réflexion sur le droit d’asile. Ce dernier avait été pendant des siècles, y compris jusqu’au XVIIe siècle, un droit associé au droit pénal : il offrait une possibilité provisoire pour un criminel ou un délinquant d’acquérir une protection et une intercession lui permettant d’échapper pour un temps à sa peine. Depuis les époques antique et médiévale, le droit d’asile assurait une protection et une immunité dans un lieu réputé inviolable où un individu poursuivi ne pouvait être l’objet d’aucune coercition. L’afflux d’exilés au XVIIe siècle pose la question de l’accueil de populations innocentes, frappées par une injustice qui oblige les juristes allemands du XVIIe siècle à repenser à nouveau frais cette question d’un droit des exilés intimement lié à la question de la souveraineté des territoires. Ce droit s’oppose en effet aux extraditions, mais il s’impose surtout comme l’expression même d’un droit d’exception, d’un privilège du prince face aux autres nations, dans un contexte de renforcement de l’autorité souveraine en Europe.

Maîtresse de conférences en histoire moderne à l’Université Grenoble Alpes, Naïma Ghermani est membre du Laboratoire Universitaire Histoire Cultures Italie Europe (LUHCIE) et de l’Institut Convergences migrations (ICM).  Ses recherches portent sur l’histoire culturelle et politique de l’Allemagne moderne. Actuellement elle travaille sur l’exil et sur le droit d’asile au XVIIe siècle, thèmes de son habilitation à diriger des recherches intitulée « Nous pauvres exilés ». Généalogie du droit d’asile au XVIIe siècle. Elle sera publiée en 2022 aux Presses Universitaires de France.

En pratique
Public : À destination des enseignant·es – chercheur·es, des doctorant·es, des étudiant·es et du public non académique intéressé par ces questions.

Format hybride : en présentiel à la MSH-Alpes et en visioconférence | sans inscription.

Les informations et le lien de connexion concernant cette séance sont disponibles ici : https://www.msh-alpes.fr/actualites/droit-asile-et-souverainete-question-refugies-europe-xviie-siecle

Laurence Raphaël

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