El Maestro del Prado

De Hugo HENDRIKS , étudiant en espagnol avec Ligia Martins

El Maestro del Prado

Y las pinturas proféticas

de Javier Sierra

Résumé du livre avec quelques commentaires

Le personnage principal de ce roman est l’auteur Javier Sierra lui-même. Il a 19 ans en 1990 et est étudiant en journalisme à l’université de Madrid. Il aime beaucoup passer du temps dans les salles du musée du Prado. (Il parait qu’à l’époque, l’entrée était gratuite pour les citoyens espagnols). Un jour, il rencontre un mystérieux personnage, qui se présente comme le docteur Luis Fovel, et que Javier Sierra finira par appeler le maestro. La rencontre a lieu devant le tableau “La sainte famille” de Rafaël, connu comme “La perle”. C’est une peinture de la vierge avec deux bébés (Jésus et Jean Baptiste) et une vielle dame. Selon le docteur Fovel, la vieille est la mère de Jean Baptiste, sainte Elisabeth. Selon le site web officiel du Prado, la vielle est la sainte Anne (la mère de la vierge). Moi, je pense que c’est le docteur Fovel qui a raison, La vielle femme est identique à sainte Elisabeth, enceinte, dans une autre toile de Rafael, “La visitation”. Fovel explique que, à l’époque de Rafaël, il n’était pas normal de représenter la scène de la rencontre entre la vierge, sainte Elisabeth y les deux enfants. Cette rencontre n’est décrite dans aucun des 4 évangiles officiels. (Par contre, la rencontre entre la vierge et sainte Elisabeth, enceintes, si). Rafael avait une autre source d’inspiration : “l’Apocalypsis Nova” écrit par le bienheureux Amadeus au début du seizième siècle. Le docteur Fovel explique, que cette peinture et quelques autres (par exemple “La vierge des rochers” de Leonardo), suggèrent qu’il y avait en réalité deux Jésus: soit Jésus avait un frère jumeau, soit Jean Baptiste était aussi un fils de Dieu (la grossesse d’Elisabeth était également un miracle, parce qu’elle était très vieille et la naissance était annoncée par l’ange Gabriel), soit il y avait à l’époque deux couples Marie/Joseph, un à Bethlehem et l’autre à Nazareth, et chaque couple avait un fils Jésus. Cette dernière hypothèse a été défendue par Rudolf Steiner, un illuminé du début du vingtième siècle. Dans la première version de “La vierge des rochers” de Leonardo, les deux enfants sont pratiquement identiques. Dans une autre version, saint Jean est différencié par la présence d’une longue croix de roseau. En tout cas, le jeune Javier Sierra est très intrigué par les révélations du maestro et va faire ses propres recherches. Il décide d’aller à la bibliothèque de l’Escurial afin de voir avec ses propres yeux le manuscrit du « Apocalypsis Nova ». Là, il apprend que récemment, pour la première fois depuis longtemps, quelqu’un d’autre a demandé de voir ce document. Et aussi qu’on est sûr que Leonardo da Vinci possédait un exemplaire de ce livre d’annonces prophétiques. Javier rend également visite à l’actrice Lucia Bosè et son ami Romani Giudicissi, afin d’apprendre plus sur les théories de Rudolf Steiner concernant les deux Jésus. (Une anecdote : en 1947 Lucia Bosè a été miss Italie, ce qui n’est pas un mince exploit, étant donné que Gina Lollobrigida a fini troisième dans cette compétition). Une deuxième rencontre entre Javier et le maestro a lieu le lendemain dans le Prado. Fovel donne encore plus d’informations occultes au sujet de quelques autres tableaux de Rafaël. (Ces tableaux ne se trouvent pas tous dans le Prado): -“Portrait d’un cardinal”, “Le pape Leon X” et “Cardinal Bandinello Sauli” (ce dernier n’est pas de Rafaël, mais de Sebastiano del Piombo). Ces peintures ont un lien avec un tentative d’attentat contre le pape Leon X et avec une prophétie de l’ »Apocalypsis Nova ». -“l’Ecole de Atenas”. Dans ce tableau il y a beaucoup de personnages de l’antiquité et de la bible et quelques contemporains de Rafael. -“La transfiguration” et “Portrait de Tommaso Inghirami”. Ces tableaux suggèrent que la communication avec l’au-delà passe par des intermédiaires qui sont des êtres humains particuliers avec accès à des sources de connaissances surnaturelles. Ces humains ont une caractéristique spéciale : un important strabisme. -“La sainte famille sous un chêne”. Cette toile fait de nouveau allusion à l’existence de deux Jésus. Les deux enfants ont un pied posé sur les draps du berceau, comme pour indiquer qu’ils ont la même origine. Pendant une troisième rencontre dans le musée, le maestro parle de Botticelli et de l’influence qu’avaient sur ses œuvres l’ »Apocalypsis Nova » et les prophéties du moine illuminé Savonarola ainsi que l’Apocalypse de saint Jean. Il explique comment on doit lire les trois panneaux de “Nastagio degli Onesti” de Botticelli. Ces toiles racontent une des histoires du Décaméron de Boccaccio. Un conte de fantômes. Les panneaux sont comme une bande dessinée. Le maestro raconte aussi comment “La nativité mystique” de Botticelli mentionne explicitement l’apocalypse de saint Jean. Un autre personnage mystérieux (monsieur X) prévient Javier (par l’intermédiaire de son amie Marina) que c’est dangereux de continuer les rencontres avec le docteur Fovel. Marina et Javier se demandent qui peut bien être ce maestro. C’est peut-être un fantôme d’un homme décédé dans le Prado ? Monsieur X fait parvenir à Javier des documents qui le mettent sur la piste de Charles Quint. Avec l’aide d’un autre étudiant, Javier fait des recherches au sujet de Charles Quint et il décide de retourner au Prado pour revoir la toile “La gloria” du Titien. Là, il est de nouveau abordé par le maestro, qui lui explique que ce tableau mystérieux a été peint selon des instructions détaillées de Charles. Il parle aussi de reliques importantes dans des peintures : dans le tableau “Charles V dans la bataille de Mühlberg” du Titien, Charles Quint tient dans sa main la lance de Longinos. Et Juan de Juanes a peint le véritable Graal (qui selon le maestro est gardé dans la cathédrale de Valence) dans son tableau “La dernière cène”. En quittant le Prado, Javier rencontre le monsieur X dans le Retiro. Cette personne lui dit qu’il s’appelle Julian de Prada et qu’il est un inspecteur du patrimoine. Il explique qu’il craint que Javier aille publier les renseignements du docteur Fovel et que beaucoup de monde va croire toutes ces balivernes et mettre en question le bon ordre rationnel de notre monde. Que le Prado se transformera dans la Mecque des cinglés de la moitié de la planète. Monsieur X parle aussi de Charles Quint et Philippe II. Les deux croyaient, avant de mourir, que les tableaux sont des êtres vivants, surnaturels. Après la rencontre avec monsieur X, Javier retourne au Prado pour revoir “Le jardin des délices” de Hieronymus Bosch, un tableau auquel Philippe II attachait beaucoup d’importance avant de mourir. De nouveau le docteur Fovel l’aborde et donne beaucoup d’explications concernant cette œuvre mystérieuse. Il dit que ce triptyque décrit les prophéties du frère Joaquim de Flore, un visionnaire du douzième siècle. Le maestro aborde aussi les théories de Wilhelm Fraenger. Selon ce savant allemand du vingtième siècle, ce tableau avait été commandé par un des leaders d’un mouvement hérétique : les frères du libre-esprit, aussi connus comme les adamites, qui croyaient que les êtres humains sont les enfants d’Adam et qui pratiquaient leurs rites nus dans des grottes. En fait, toutes les personnes dans ce triptyque (sauf Dieu et une personne qui peut être le commanditaire de l’œuvre) sont nus. Dans la même salle du Prado se trouve un tableau de Pieter Breughel l’Ancien : “Le triomphe de la mort”. Cette toile aussi est liée à une secte occulte : “La familia Caritatis”. Cette secte était similaire aux adamites, et trouvait ses racines dans la foi cathare. Dans ce tableau, Breughel a caché quatre scènes qui font référence à “l’alphabet de la mort” de Holbein. Ainsi, il transmettait le message V.I.T.A (la vie). Ensuite, les deux vont dans la salle où se trouvent les toiles de El Greco. Là, le maestro révèle que El Greco aussi était membre de la secte “Familia Caritatis”. Le futur bibliothécaire de l’Escurial, Arias Montano, l’avait rencontré à Rome, et l’avait introduit dans la secte et l’avait persuadé de venir à Madrid afin de travailler à la décoration du monastère de l’Escurial. Là-bas, Montano a demandé à El Greco de peindre sa version de “Le triomphe de la mort”. Le résultat est “Le songe de Philippe II”. Dans deux autres œuvres de El Greco, le maestro reconnait les écritures du bienheureux Alonso de Orozco, un autre visionnaire du seizième siècle. Cet après-midi était la dernière fois que Javier voyait le docteur Luis Fovel. Le roman se termine avec une rencontre entre Javier Sierra et le bibliothécaire de l’Escurial, le père Juan Luis Castresana. Depuis la première visite de Javier à l’Escurial, il y a quelques semaines, le père Juan Luis a fait ses recherches et s’est rendu compte que les seules personnes ayant demandé de voir l’ »Apocalypsis Nova » sont Luis Fovel et Julian de Prada. La dernière fois fut en 1970. Mais avant 1970, Il y a eu uniquement 5 demandes. Et toutes étaient signées par Luis Fovel. La demande la plus ancienne datait de 1902. Les enregistrements d’avant 1902 n’ont pas été conservés. Donc le maestro du Prado doit avoir au moins 110 ans, bien qu’il semble ne pas avoir plus que soixante ans. Dans ses recherches, le père Juan Luis a aussi découvert que Fovel et de Prada ont également consulté un autre type de documents : des vieux livres de la tradition hermétique et des œuvres des alchimistes. La conclusion de Javier et Juan Luis est que Fovel a trouvé l’élixir de la vie éternelle et également l’art de l’invisibilité des rocicruciens. Ce livre donne des clés occultes pour interpréter d’une nouvelle manière beaucoup de tableaux du Prado (et aussi quelques-uns qui se trouvent ailleurs): par des annonces prophétiques, des visions mystiques, des évangiles apocryphes, des hérésies et des enseignements de sectes occultes. D’une façon très habile, Sierra fait le lien entre diverses hérésies, beaucoup de visionnaires, des écritures occultes et quelques-uns des plus grands peintres des quinzième et seizième siècle. Bien que ce livre soit un roman, et donc pas tout dans ce livre est forcément vrai (par exemple les rencontres avec le maestro ou même l’existence de ce maestro), Sierra donne les connaissances actuelles de quelques-uns des savants contemporains et passés les plus reconnus, mais également les visions de quelques illuminés fameux. Dans l’édition que j’ai lu (Planeta de 2014), presque toutes les peintures qui sont discutées, sont reproduites en couleur, ce qui facilite beaucoup la compréhension. Il fait également beaucoup de références à des publications antérieures. Il y a quand même quelques improbabilités dans ce livre. Par exemple, le maestro parle avec Javier pendant des heures devant le tableau “Le jardin des délices” et il n’y a pas d’autres visiteurs dans la salle. Dans la réalité, il y a toujours des centaines de personnes devant ce tableau. Il est difficile de se rapprocher de ce triptyque. Je crois aussi, que ce n’est pas très probable que Javier, un étudiant de 19 ans puisse feuilleter, dans la bibliothèque de l’Escurial, un manuscrit du début du seizième siècle. Après avoir lu ce livre, je suis retourné au musée du Prado, pour revoir quelques-unes des peintures qui y sont expliquées. Je les ai regardées avec des “yeux neufs”.

Vous pouvez voir ici la version en espagnol : El Maestro del Prado

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1 réponse

  1. Marie noelle NAULEAU dit :

    J’ai beaucoup apprécié cette présentation et synthèse du livre, c’est très intéressant, merci pour ce partage. Cela donne envie de lire le livre bien sûr en espagnol et aussi de retourner visiter cet extraordinaire musée du Prado !!!

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