Pour services rendus..

Si vous ne connaissez pas encore Iain Levison, si vous n’avez lu ni  les Tribulations d’un précaire , ni Un petit boulot, ni les 4 romans qui ont suivi, tous publiés chez Liana Levi, il est grand temps de découvrir cet écrivain américain d’origine écossaise qui observe le monde autour de lui avec une ironie parfois cinglante !

Son  dernier livre, Pour services rendus,  porte en bandeau un commentaire laconique “L’Amérique des menteurs”,  commentaire parfaitement justifié, mais trop restrictif car ce que décrit le livre c’est “La Politique des menteurs”. Un système où l’on échange des services sans trop se soucier de la vérité des faits, pourvu que chacun y trouve son compte.  Le titre anglais Version of events disait d’ailleurs de façon explicite que la version d’un événement dépend de celui qui en témoigne.

 

Mais Iain Levison est avant tout écrivain et ce qu’il raconte a toujours le parfum de la fiction, et passe donc par le biais d’une intrigue rondement menée et des personnages auxquels on s’attache plus ou moins, comme ce Freemantle, vétéran du Vietnam et actuellement chef de la police d’une petite ville du Michigan qui se voit soudain sollicité par un autre vétéran, Drake, autrefois sous ses ordres et désormais en campagne pour un poste de sénateur : une anecdote racontée un peu hâtivement à propos de la guerre met en péril sa candidature; il faut d’urgence la rectifier car les médias guettent le faux-pas, l’erreur de communication.

 

Tout est inventé, dans ce roman, mais tout a l’air terriblement vrai, surtout les manœuvres des conseillers en communication ou en marketing, les “spindoctors” capables de vendre un homme politique comme on vend une lessive ou un baril de pétrole, sans même avoir peur d’allonger les dollars.  Pots de vin, renvois d’ascenseur, réseaux d’intérêts … ainsi va le monde.

Et c’est ce qui fait de ce roman de Iain Levison un livre à la fois divertissant et édifiant, amusant et cependant effrayant.

Nicole Dupré

Iain Levison, POUR SERVICES RENDUS, Liana Levi, 2018 (224 pages), traduit de l’anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzalez Batlle. 

 

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